CN 1085, 568 550/250 405. Altitude 496 m.
Date des fouilles: avril-mai 2007
Références bibliographiques: OCC/SAP, rapport inédit «Archéologie et Transjurane» n^140.
Fouille de sauvetage (autoroute A16). Surface totale de la fouille, moins de 50 m².
Four à chaux.

Ce four à chaux a été découvert fortuitement et partiellement détruit lors du creusement d'une piste de chantier liée à l'autoroute A16. Il avait échappé à une série de sondages archéologiques creusés en 2002 ainsi qu'aux importantes fouilles paléontologiques qui se sont déroulées en ces lieux. La présence d'un ou de plusieurs chaufours était présumée de part la toponymie du lieu-dit (Tchâfouè = chaufour). Pour ne pas perturber l'avancement des travaux de génie civil, il n'était pas possible d'engager une fouille manuelle classique sur le four, sans incidences fâcheuses. Il fut donc décidé d'avoir le plus possible recours à une pelle mécanique.
Le four à chaux présente un mur de soutènement presque parfaitement circulaire d'un diamètre extérieur de 4.40 m. Il est composé de pierres sèches calcaires. Le diamètre intérieur de la structure est de 3.10 m. Le mur, épais en moyenne de 0.65 m, est quasiment vertical. Sa hauteur atteint 1.70 m dans la partie la mieux conservée. Les pierres sont chauffées à cœur et de couleur grise sur toute l'épaisseur du mur. Elles présentent généralement un encroûtement de chaux sur leur face donnant dans le four. Aucune pierre n'est elle-même transformée en chaux, ce qui trahit un choix du chaufournier au niveau de la qualité du calcaire. Contrairement à la charge de pierres à calciner, le mur ne doit pas lui-même se transformer en chaux. Ceci permet de réutiliser plusieurs fois la structure avant de l'abandonner.
Les sédiments du terrain encaissant du four sont constitués de silts plus ou moins caillouteux correspondant à des colluvions d'origine loessique. Ils sont chauffés et rubéfiés sur près de 0.30 m d'épaisseur derrière le mur. La base du four repose en partie directement sur une dalle de roche massive en place qui porte également des traces de chaleur intense.
Aucun reste de la voûte n'a été observé. La fouille n'a pas permis de mettre en évidence une fosse de travail ni l'emplacement de la porte d'alimentation du foyer. Il est probable que celle-ci se trouvait au sud, là où le four a été partiellement détruit par le creusement de la piste de chantier.
Après son abandon, le chaufour a été remblayé assez rapidement avec des déchets issus de son activité ainsi que de pierraille.
Sur la base d'autres fours à chaux déjà fouillés sur le tracé de la Transjurane et du maigre mobilier récolté dans le niveau supérieur d'implantation de la structure, on peut suggérer qu'il s'agit d'un type de four semi-enterré pouvant dater du 17° au 19° s. Le foyer de ces fours modernes était alimenté depuis la surface du sol ou par une fosse de travail très peu profonde.

Prélèvements: charbons de bois, chaux, sédiments des différents remplissages, éléments de construction.
Datation: archéologique. Temps modernes.
OCC/SAP, P.-A. Borgeaud.