CN 1183, 2539583 / 1184576. Altitude entre 446 et 454 m. Date des fouilles : mi-janvier-fin-septembre 2016 (2e partie).
Référence bibliographique : AAS 99, 2016, 255.

Fouille de sauvetage programmée (remplacement des services et réfection de la voirie). Surface de la fouille 2800 m².

Habitat. Cimetière.

La suite des travaux a touché le cœur de l'ancien bourg médiéval, ce qui a exigé un suivi constant. Dans les limites des sondages effectués, les phases d'aménagement de la colline sur laquelle culmine l'église St-Jean-Baptiste ont été mises en évidence ainsi que les vestiges qui structuraient l'accès au bourg supérieur depuis l'ouest de la ville. On y retrouve les niveaux de pavage et le réseau de canalisations, déjà attestés en 2015.

A hauteur de l'église, à l'est et devant le parvis, sont apparues plus de 170 sépultures à inhumation, orientées ouest-est et formées d'une fosse simple ou de coffrages cloués (?) et non-cloués. Après une rapide analyse de terrain, tous les âges et les deux sexes sont représentés dans tous les secteurs investigués. Le cimetière a probablement fonctionné dès la création du prieuré et encore durant la Réforme. Des restes de l'enceinte délimitant peut-être la zone funéraire sont conservés à l'est. Des structures plus tardives confirment toutefois l'abandon du cimetière et la reprise du secteur pour d'autres activités.

Deux socles quadrangulaires maçonnés de plus d'1.50 m de côté et conservés uniquement en fondation, sont implantés au nord-est de l'église au centre de la rue actuelle. L'aspect imposant de ces derniers suggère d'y voir des fondations pour la pose de piliers dont la fonction demeure encore inconnue : restes d'une porte, d'une construction réservée à l'exercice de droits publics?

Adossés à l'angle nord-est de l'église, deux pans de murs chaînés délimitent un espace, dont l'emplacement proche des bâtiments conventuels, intrigue. Cette construction est mentionnée comme «maison M. Calame» sur le plan de 1711-1713. Mis à part les aménagements publics des 18ᵉ-19ᵉ siècles, les niveaux naturels de moraine et d'origine fluvio-glaciaire, qui forment le sommet de la colline, ont été peu perturbés par des interventions anthropiques anciennes ou médiévales. La grande place devant l'église restée vierge de toute structure en matériau non-périssable peut avoir rapidement fonctionné comme place publique. En revanche, plusieurs portions de murs successifs, découverts le long de la Rue Jean-Lecomte attestent la présence des fortifications et portes d'accès occidentales au bourg dès la période médiévale. A l'angle de la Rue Haute et de la Rue Jean-Lecomte, les fondations d'un mur de plus de 2 m de large, apparemment contemporain de la construction de la façade ouest de la maison attenante sont certainement les restes de la porte dite de la Boucherie. En amont à l'intersection avec la Rue des Remparts, les fondations d'un mur large de plus de 2 m pourraient être un ouvrage avancé ou se trouvait la porte dite «de Giez » attestée dans les archives. Cet ouvrage aurait justifié l'appellation du lieu-dit «rivellin» caractérisant ce secteur. Un passage voûté en calcaire jaune perpendiculaire à la rue permettait de franchir le fossé médiéval. Il s'agirait du «pont du Rivellin» attesté en bois jusqu'en 1576 puis maçonné en 1585. D'autres vestiges de murs de plus petites dimensions découverts plus au nord, dans la zone dite du Faubourg du Rivellin (au-delà du fossé) sont pour l'heure difficiles à interpréter. D'après les sources écrites, l'entrée à ce faubourg se faisait par une troisième porte, la «porte du Rivellin», elle-aussi précédée d'un pont.

Datation : archéologique. Bas Moyen-Age ; Temps modernes.
Archéotech SA, Epalinges, A.-L. Pradervand, A. Pedrucci et D. de Raemy ; Archeodunum SA, Gollion, F. Menna.